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Cette question est souvent posée par nos clients. Cette interrogation est légitime à double titre : pour la compréhension des termes utilisés mais aussi pour évaluer l’intérêt de ces nouveaux formats pédagogiques. Explorons ensemble ces évolutions qui bouleversent le monde de la formation.

Apprendre par le digital

Pas besoin de lire entre les lignes pour définir l’”e-learning” : il s’agit littéralement de “faire apprendre en utilisant au moins un outil numérique”. Un programme d’e-learning peut se composer de formation en présentiel et de temps d’apprentissage à distance, avec l’aide d’un support digital.

Le “serious game”, dans son sens le plus basique, est un “jeu dont la finalité première est autre que le simple divertissement(Michael et Chen (2005)). Jeu instructif certes, mais jeu avant tout, le serious game est utilisé à différentes fins : formation, sensibilisation, évaluation.

Comparer e-learning et serious game revient donc à mettre sur le même plan deux éléments de nature complètement différentes. Il ne faut pas confondre les modalités de mise à disposition d’un contenu de formation (par exemple, un support transmis par mail ou intégré sur un LMS) et le type de contenu (quizz, serious game, mode d’emploi, etc).

Parlons plutôt gamification et jeu sérieux

S’il suffit de mettre en place une formation à distance pour faire du e-learning dans la définition la plus stricte du terme, il est préférable aujourd’hui de réfléchir aussi au format du contenu transmis.

On distingue deux “écoles” : celle de la gamification d’un contenu et celle de la conception d’un jeu destiné à l’apprentissage.

Gamifier un contenu suppose d’introduire les codes du jeu dans une formation. C’est l’affaire des concepteurs pédagogiques qui connaissent les secrets de la gamification : 

  • créer un scénario pédagogique pour identifier les étapes du parcours d’apprentissage
  • répartir le contenu dans ces étapes qui vont figurer différents niveaux
  • ajouter un système permettant de mesurer la progression de l’apprenant, le plus souvent sous forme de “score
  • intégrer des récompenses, en générale virtuelles, comme des badges ou des étoiles qui vont être gagnées selon les performances obtenues dans les niveaux

Concevoir un serious game, parfois appelé un jeu “utile” ou “sérieux”, fait appel à d’autres compétences. Des game designers conçoivent des jeux originaux à partir : 

  • d’un système de règles où sont décrits l’objectif, les actions possibles pour le joueur, les ressources à sa disposition, les opposants, etc. 
  • d’un triple scénario : le scénario du jeu composé à la fois de la narration et du parcours ludique dans les différents niveaux doit coïncider avec le scénario pédagogique qui garantit la progression de l’apprenant
  • d’éléments de feedbacks provenant du jeu lui-même (par exemple : dialogues avec les personnages, visuels et sons pour marquer chaque action effectuée et son résultat) qui servent autant à immerger le joueur qu’à le guider dans son apprentissage.

Le pari du serious game est de proposer une expérience interactive suffisamment attractive pour motiver le public visé. Cette démarche où l’apprenant devient aussi un joueur ne convient pas à tous les types de formations ou à tous les types de contenus.Et si finalement la question était plutôt du côté de l’objectif de la formation ?

Teaching versus learning

En Anglais, on distingue l’enseignement (teaching) de l’apprentissage (learning), deux visées différentes, deux modes de rapport aux apprenants. L’enseignement vise la mémorisation des informations. Le formateur propose une présentation linéaire qui peut être ou non interactive. Il délivre en général à son public un support de documentation. Si la formation doit ancrer des connaissances factuelles ou des savoir-faire ce mode de présentation est idéal. Le contenu gamifié qui propose des règles d’utilisation plutôt que des règles du jeu est alors adapté.

En revanche, si la formation doit aboutir à une capacité de mise en pratique ou à l’acquisition d’un savoir-être, l’apprentissage est préférable. Moins directif, il met en place les conditions pour que l’utilisateur apprenne par lui-même. Le formateur quitte sa posture d’instructeur pour être un accompagnateur, un facilitateur qui aide l’apprenant à développer ses propres ressources. Le serious game propose un parcours d’apprentissage par essai-erreur où l’apprenant peut rejouer autant de fois que nécessaire. 

Une formation s’appuie souvent sur plusieurs temps d’apprentissage qui peuvent correspondre à l’un ou l’autre de ces objectifs. Maintenant à vous de jouer pour adapter vos objectifs et vos contenus à votre cible !